Lettre ouverte conjointe sur la nécessité d'inclure le cadre sur les systèmes alimentaires durables dans le programme de travail de la CE pour 2023
Une lettre ouverte conjointe adressée à la présidente de la Commission européenne (CE) von der Leyen, au vice-président exécutif Frans Timmermans, aux commissaires Stella Kyriakides, Janusz Wojciechowski et Virginijus Sinkevičius a été signée par 22 organisations de la société civile, appelant à la nécessité d'inclure le cadre sur Sustainable Food Systems (FSFS) dans le programme de travail de la CE pour 2023.
Les 22 organisations de la société civile apportent leur plein soutien à l'engagement fondamental de la Commission visant à jeter les bases d'une transition du système alimentaire de l'UE vers la durabilité. Cette lettre exhorte la CE à rester forte face aux pressions (géo)politiques croissantes et aux attaques contre le Stratégie de la ferme à la fourchette, et de présenter le FSFS législatif, l'initiative phare de la stratégie, comme prévu pour 2023. Des inquiétudes sont exprimées là où ni l'alimentation ni l'agriculture n'ont trouvé beaucoup de place dans la vision de la Commission européenne pour l'Europe
En octobre, la Commission adoptera son programme de travail pour 2023. Cette lettre appelle la CE à veiller à ce que le FSFS figure en bonne place sur la liste des initiatives annoncées pour l'année prochaine, qui sera également la dernière avant les élections européennes de 2024. En effet, la FSFS s'inscrit pleinement – et en est un élément central – dans l'agenda pour une « Europe qui mène la transition vers une planète saine » que vous avez présenté au début de votre mandat.
La lettre conclut en demandant un engagement clair et renouvelé de la Commission à respecter le calendrier du FSFS mentionné dans la stratégie de la ferme à la table et à atteindre son niveau d'ambition déclaré dans sa proposition finale.
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Lettre ouverte conjointe sur la nécessité d'inclure le cadre sur les systèmes alimentaires durables dans le programme de travail de la CE pour 2023
Mardi, 27 Septembre 2022
Cher président von der Leyen,
Cc : le vice-président exécutif Frans Timmermans, les commissaires Stella Kyriakides, Janusz Wojciechowski et Virginijus Sinkevičius
Nous, les organisations de la société civile soussignées, vous écrivons pour apporter tout notre soutien à l'engagement fondamental de cette Commission à jeter les bases d'une transition du système alimentaire de l'UE vers la durabilité. Nous vous exhortons à rester forts face aux pressions (géo)politiques croissantes et aux attaques contre la stratégie de la ferme à la table, et à présenter le cadre législatif pour des systèmes alimentaires durables (FSFS), l'initiative phare de la stratégie, comme prévu pour 2023 .
À juste titre, votre discours annuel sur l'état de l'Union s'est concentré sur le soutien et la solidarité que l'UE doit montrer au peuple ukrainien en ces temps terribles, et sur l'avenir du projet européen alors qu'il s'adapte à l'évolution du contexte international. En dehors de l'Ukraine, les conséquences désastreuses que le conflit continue d'avoir sur la vie et les moyens de subsistance des populations, ainsi que sur le commerce et nos économies, exigeront des actions décisives de la part des pouvoirs publics, avant tout au niveau de l'UE. Cependant, nous avons été très surpris et inquiets de constater que ni l'alimentation ni l'agriculture ne trouvaient beaucoup de place dans la vision de l'Europe que vous avez présentée.
En octobre, la Commission adoptera son programme de travail pour 2023. Nous vous appelons à veiller à ce que le FSFS figure en bonne place sur la liste des initiatives annoncées pour l'année prochaine, qui sera également la dernière avant les élections européennes de 2024. En effet, la FSFS s'inscrit pleinement dans l'agenda pour une « Europe qui mène la transition vers une planète en bonne santé » et en est un élément central, que vous avez défini au début de votre mandat.
Ne pas donner la priorité aux systèmes alimentaires signifierait échouer au Green Deal et un énorme gaspillage de ressources publiques pour le réaliser. Cela reviendrait également à ne pas respecter le mandat reçu du Parlement européen et du Conseil, et donc à négliger les citoyens de l'UE, en particulier les jeunes et les générations futures. Confrontés à la hausse des factures énergétiques et des prix des denrées alimentaires, de nombreux Européens sont désormais soucieux de joindre les deux bouts. Pourtant, ils continuent de se soucier du climat et de l'environnement et de mettre des aliments sains et durables sur leurs tables. Cela ressort clairement de la consultation publique ouverte sur le FSFS, qui a révélé qu'une majorité écrasante (91 %) de citoyens répondants (représentant 77 % de l'ensemble des 2,670 XNUMX réponses) conviennent que le système alimentaire de l'UE doit devenir plus durable.
La dépendance du système alimentaire de l'UE vis-à-vis des combustibles fossiles, des engrais et des aliments pour animaux importés, des pouvoirs de marché déséquilibrés, une spéculation excessive sur les produits de base ainsi que des régimes alimentaires non durables et malsains sont les facteurs qui font grimper les prix des denrées alimentaires. Comme l'a clairement montré l'été dernier, avec sa série d'événements météorologiques extrêmes détruisant les récoltes et affectant les moyens de subsistance des agriculteurs, la crise climatique affecte déjà la sécurité alimentaire dans l'UE. Les écosystèmes sont poussés vers
points de basculement par des années d'utilisation excessive d'intrants chimiques et pharmaceutiques et de pratiques extractives, et ne sont donc plus en mesure de maintenir les niveaux de production.
Dans le même temps, notre société est confrontée à des niveaux élevés de maladies liées à l’alimentation, alimentées par des environnements alimentaires obésogènes, qui provoquent des souffrances et sapent les budgets publics et les systèmes de santé. Le FSFS peut apporter des solutions à long terme à ces défis complexes et interdépendants. Le FSFS n’a pas pour but d’imposer des charges excessives aux acteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Il définira plutôt une vision claire de la transition vers un système alimentaire européen équitable, sain, juste et respectueux de l’environnement qui soutienne la réalisation des objectifs de développement durable. Suspendre ou reporter cette initiative serait totalement malavisé et à courte vue. Loin d’atténuer la menace de l’insécurité alimentaire, cela ne ferait qu’aggraver le problème.
Nous demandons donc un engagement clair et renouvelé de la part de la Commission à respecter le calendrier du FSFS mentionné dans la stratégie de la ferme à la table et à atteindre son niveau d'ambition déclaré dans sa proposition finale.