Réglementer les aliments ultra-transformés pour sauver des vies et améliorer la santé
L’UE doit réintégrer la santé dans les politiques agricoles et alimentaires
À l’approche de la publication par la Commission européenne de la Vision de l’UE pour l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, EuroHealthNet appelle à des mesures visant à réduire la consommation et la disponibilité omniprésente des aliments ultra-transformés (UPF) afin d’améliorer la santé dans toute l’Europe.
La consommation d'aliments à base d'ingrédients que l'on ne trouve pas chez soi, comme des conservateurs, des émulsifiants, des amidons modifiés, des édulcorants artificiels ou des exhausteurs de goût, est en augmentation et a un impact de plus en plus important sur la santé. Souvent riches en sel, en sucre et en graisses saturées, les aliments à base d'aliments ...
Les Européens obtiennent un en moyenne 27 % de leur apport calorique quotidien Les FPU sont consommés en grande quantité, certains pays atteignant même 44 %. Cependant, il existe d’importantes inégalités dans la consommation de FPU au sein des pays. Comme ils sont généralement bon marché et facilement disponibles dans les supermarchés et les magasins de proximité, leur consommation est plus élevée chez les personnes qui ont moins de temps à consacrer à des repas sains.
L’avenir de l’agriculture et de l’alimentation : remettre la santé sur la table
Alors que les aliments ultra-transformés sont au cœur de tout débat de santé publique, ils ont progressivement disparu du débat sur la politique agricole de l’UE, car les initiatives cruciales de la stratégie « De la ferme à la table » ont stagné. Alors que l’UE prépare sa vision pour l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, les décideurs doivent remettre la santé sur la table et mettre un terme à la surconsommation d’UPF..
« Nous avons besoin d’une action européenne qui réduise la disponibilité des aliments ultra-transformés tout en rendant les aliments peu transformés et sains accessibles et abordables. »
Samuel Tonello
Coordonnateur principal de recherche chez EuroHealthNet
EuroHealthNet appelle les décideurs politiques à veiller à ce que la future vision de l'UE pour l'avenir de l'agriculture et de l'alimentation s'appuie sur les travaux lancés par la stratégie « De la ferme à la table ». Cela comprend :
- Étiquetage nutritionnel obligatoire et uniforme sur le devant des emballages dans toute l'UE.
- Exiger des producteurs qu’ils améliorent le profil nutritionnel des produits.
- Limiter la commercialisation et la publicité des FPU, en particulier auprès des enfants.
- Soutenir une alimentation de qualité dans les marchés publics, notamment en milieu scolaire.
- Rendre les alternatives plus saines plus accessibles, par exemple en réduisant la TVA sur les fruits et les légumes.
- Lutter contre les déserts alimentaires, là où les aliments frais, de bonne qualité et à prix abordable ne sont pas facilement disponibles
Trop souvent, nous avons vu les industries alimentaires faire pression pour édulcorer des actions et des législations clés en faveur de l’autorégulation et des engagements volontaires. Il est essentiel d’introduire des mesures réglementaires au niveau de l’UE pour limiter la disponibilité des UPF et réduire leur consommation.
« La surconsommation d’aliments pour la santé et l’environnement est le symptôme d’un problème plus vaste dans notre système alimentaire. Les grands acteurs réalisent d’importants profits au détriment de notre santé, et les systèmes de santé en supportent les coûts. Nous devons revoir radicalement notre système alimentaire et nous assurer qu’il offre ce qu’il devrait offrir : une alimentation saine pour tous. »
Caroline Costong
Directeur d'EuroHealthNet
Les aliments ultra-transformés, facteur de risque pour la santé
Dernières nouvelles d'EuroHealthNet Politique Précis, publié aujourd'hui, se penche sur les FPU et leur impact sur la santé. Il présente les initiatives à l'échelle de l'UE visant à réduire la consommation d'aliments malsains, à améliorer l'accès à des options saines et à fournir de meilleures informations aux consommateurs.
Le Précis politique présente des exemples de pratiques du Royaume-Uni, de Slovénie et de l’initiative FEAST et offre des recommandations concrètes aux acteurs locaux, nationaux et européens.